Actualités du voyage

Low Cost et Avion : quel est l'impact écologique ?

Low Cost et Avion : quel est l'impact écologique ?

L’avion low cost a permis d’ouvrir l’accessibilité au transport aérien au plus grand nombre. La baisse des prix des billets d’avion n’est cependant pas sans conséquence. Que ce soit au niveau social ou au niveau environnemental, l’avion low cost est montré du doigt. À raison ou à tort ? Air Indemnité, leader de l’indemnisation en France pour vol annulé ou retardé, s’est penché sur les effets écologiques du low cost aérien. 

L’avion low cost : comment obtient-t-on des tarifs aussi attrayants ? 

Une compagnie low cost est une compagnie à bas prix. Mais comment certaines compagnies arrivent-elles à proposer des billets à des prix aussi intéressants ? Le low cost n’est pas un process qui se fait au détriment de la sécurité des voyageurs. Comme l’expliquait la revue Cairn dans son dossier “le low cost, un business model paradoxal et vertueux”, les 3 règles du business low cost sont : 

  • Une offre épurée et claire
  • Une réduction des coûts (pas d’intermédiaire, des activités secondaires externalisées, une co-production avec le client)
  • Un partage du surplus de valeur avec le client

Dans le cadre de l’avion low cost, les compagnies concernées vont, par exemple, privilégier leur site internet comme voie de distribution (pas de frais d'agence, pas de frais liés au système informatique, pas de frais de dossier car billet électronique). Elles vont également choisir des aéroports secondaires, diminuant ainsi les frais d'aéroport. Autre levier d'économie : les compagnies low cost n'effectuent que très peu de vols long-courrier et font des escales très courtes, optimisant leur nombre de vols sur une journée. Elles facturent également l'enregistrement des bagages voire la possibilité d’avoir un bagage en cabine autre qu’un bagage à main, ce qui permet de créer des profits supplémentaires. 

L’avion low cost est-il compatible avec une démarche éco-responsable ?

Le low cost reste un modèle économique qui perdure. Comme souligné par Alain Decrop, professeur de marketing à l’UNamur, spécialisé en économie du tourisme dans l’article de Moustique Voyage: quel avenir pour le low cost ? : “de manière générale, dans tous les secteurs, le modèle low cost aura toujours un avenir. Dans l’aérien, il est associé à la possibilité de voyager à meilleur prix et plus vite qu’avec les autres moyens de transport. Cela crée un effet d’aubaine chez le consommateur. L’argent mis de côté pour les vacances permet de voyager plus souvent ou de séjourner plus longtemps.”

Mais l’un des principaux enjeux de ce genre de compagnie aérienne reste ce qu’on appelle “l’écolow cost”. Alors que l'urgence climatique n’est plus à démontrer, de plus en plus de pays, comme la France et l’Autriche, interdisent les vols courts qui bénéficient d’une alternative en train. Mais ce ne sont finalement pas les avions low cost qui sont les plus grands pollueurs. En effet, si l’on prend en compte la quantité de gaz à effet de serre émise, ce sont les vols long courrier qui polluent le plus. Un secteur sur lequel ne vont pas la majorité des compagnies low cost, préférant les vols de courtes distances. Et afin de conserver les vols courts tout en protégeant la planète, en Belgique et dans l’Union européenne, une des solutions préconisées est plutôt celle de la taxation kérosène. Un vol courte distance coûte alors un peu plus au client, mais les prix restent moins chers qu’une compagnie aérienne ”normale”.

Le gros point noir environnemental des compagnies low cost reste qu’elles misent majoritairenement sur le volume, avec des rotations d’appareils plus fréquentes. 

Le low-cost pousse donc à l’intensification du trafic aérien, occasionnant une croissance de l’émission de gaz à effet de serre.

carnet de vols avion 

 

Low cost aérien : Quelles compagnies polluent le plus ? 

compagnie aerienne pollution

Source: Commission Européenne

En 2019, un article du Parisien soulignait que la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair émettait en CO2 l'équivalent de 26 % du plus gros pollueur d'Europe, la centrale thermique polonaise de Belchatow, et plus que les usines les plus polluantes de France (ArcelorMittal à Dunkerque et à Fos-sur-Mer).

Un classement qui aurait quelque peu changé selon deux ONG européennes Carbon Market Watch et Transport & environnement (T&E), qui ont publié en 2021 une estimation des émissions de CO2 produites par les principales compagnies aériennes du vieux continent. On trouvait en 2019 en première place l'Allemand Lufthansa (19 millions de tonnes de gaz carbonique) suivi de British Airways (18,38 millions) et Air France (14,39 millions).

plus gros pollueurs ryanair

Un exemple encourageant : easyJet, compagnie low-cost reconnue pour son système de gestion environnementale

Il semble cependant que les compagnies aériennes low cost commencent (doucement) à se responsabiliser au niveau environnemental. Ainsi, en 2022, easyJet a reçu l'accréditation complète IATA IEnvA pour son système de gestion environnementale. Ce programme, initié par l'Association du transport aérien international (IATA), répertorie toutes les compagnies aériennes qui font état d'efforts notables en la matière. Rejoignant des compagnies comme Air Canada, British Airways, Etihad Airways, Qatar Airways ou Turkish Airlines, Easyjet a éliminé plus de 36 millions d'articles en plastique à usage unique utilisés sur ses vols et a équipé son personnel naviguant de nouveaux uniformes, fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées

Les 4 idées reçues sur le lien entre transport aérien et impact environnemental

Avons-nous les bonnes réponses à nos questions sur l’impact environnemental du transport aérien ? Voici quelques “bonnes” réponses : 

1. L’avion pollue plus que la voiture mais cela dépend de la distance parcourue ?

Non. Quelle que soit la longueur du trajet, la voiture sera toujours moins polluante que l’avion. Un avion long courrier va rejeter 0,152 kg de dioxyde de carbone/passager/km. Alors que le taux d’émission moyenne d’une voiture est de 0,111 kg de CO2/km

 

2. Le trafic aérien pollue-t-il plus que le trafic routier ?

Oui et non. Si l’avion reste le moyen de transport le plus polluant de manière globale, la population utilise sa voiture beaucoup plus souvent qu’elle ne prend l’avion. L’on se retrouve avec plus d’autos et de camions que d’avions en circulation. À l’échelle sociétale, au final, le trafic routier devient plus polluant que le trafic aérien global.

 

3. Les vols long courrier polluent-ils plus que les vols courts ?

Non. selon les données de la base carbone de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) : 

  • Un long courrier rejette 0,152 kg de dioxyde de carbone/passager/km.
  • Un moyen-courrier émet 0,187 kg de CO2/passager/km.
  • Un court courrier rejette 0,258 kg de CO2/passager/km.


4. Prendre un vol avec escale est plus polluant qu’un vol direct ? 

Oui. Le kérosène est brûlé en grande quantité au décollage et à l’atterrissage et les détours consomment davantage. Donc, si un vol direct est plus cher qu’un vol avec escale, il est moins polluant.

 

Comment prendre un avion low cost et transformer son impact écologique positivement ?  

Si vous devez absolument prendre un avion low cost, il existe cependant des moyens de transformer son impact écologique positivement (et de réduire un peu son empreinte carbone individuelle).

On l’a vu, réduire les escales et choisir un vol direct permet de réduire les émissions de CO2 déjà très importantes. Voyager léger et éviter de prendre de gros bagages peut également réduire la consommation de kérosène. La classe économique est également plus écologique que les classes affaires ou business qui, du fait du poids des sièges et des accessoires (et l'espace par passager est plus petit en classe éco), va augmenter la consommation de kérosène. Enfin, pour réduire les déchets, l’on peut apporter ses couverts, son verre et éviter de choisir des produits suremballés dans l’avion. 

Avion et écologie : les solutions possible pour réduire l’empreinte carbone

Autre point positif dans la lutte pour un transport aérien plus respectueux de l'environnement : les nouvelles générations d'avion qui permettent de réduire l'empreinte carbone. 

Pour exemple,  French bee, la première compagnie aérienne française de vols low cost et long-courrier, s’est associée avec Airbus et SAS Scandinavian, pour trouver ensemble des solutions afin de réduire l’empreinte carbone de leur flotte. 

Le projet Fello’fly met ainsi en place des avions suiveurs qui récupèrent l’énergie perdue en volant dans le courant d’air ascendant doux créé par le sillage d’un autre avion, réduisant la consommation de carburant  d’environ 5% par voyage.

Air France a également présenté son nouvel Airbus A220, qui devrait permettre de réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2 de 20%. Et Ryanair a accueilli deux Boeing 737-820 "Gamechanger", en remplacement des 737 NG "Next Generation", qui bénéficient d’une consommation de carburant réduite de 16% par rapport aux avions Boeing 737NG et d’une empreinte sonore réduite de 40%.

En attendant que les compagnies aériennes décarbonent leur flotte, il est possible de compenser, avec la fondation myclimate par exemple

--

Votre avion low cost a été annulé, retardé ou vous avez manqué votre correspondance ? Air Indemnité est là pour vous aider à obtenir l’indemnisation qui vous est dûe. 

 

Auteur : Jérémy d'Air Indemnité

Rédigé le 09/01/2023

Tags : Compagnies aériennes Conseils Voyages

Ces articles pourraient également vous intéresser :

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des publicités ciblées adaptées à vos centres d'intérêts et réaliser des statistiques. Pour en savoir plus et paramétrer vos cookies, cliquez ici